BASIL ALKAZZI-
THE RITES OF SPRING...
BY DONALD KUSPIT
La tradition romantique du sublime abstraitde lespace visionnaire imbibé dapport spirituela été parmi nous au moins depuis Turner, et cest la lumière de William Turner qui informe les images visionnaires de la nature de Basil Alkazzi. « The Rites of Spring » [Les Rites du Printemps] forment un groupe et « Ascension » [Ascension] et « Eternel Whisperings » [Murmures Eternels] pris ensemble, forment un autre groupe. Chacun engage la nature dune manière différente ; ils représentent les extrêmes de la communion avec la nature. »The Rites of Spring » [Les Rites du Printemps] transmettent limmersion extatique dans la nature ; « Ascension » [Ascension] et « Eternel Whisperings » [Murmures Eternels] suggèrent une certaine admiration détachée de cette nature. Dans le premier, la lumière est éternelleimmanente dans la matière, et la transformant pour quelle semble immatérielle. Dans les seconds, la lumière est externeexplicitement de lau-delà. Les fleurs des « Rites of Spring » [Rites du Printemps] sont des épanouissements de lumière ; les objets circulaires du cielcertains sont comme des comètes, dautres suggèrent des corps astrauxdans « Ascension » [Ascension] et « Eternel Whisperings » [Murmures Eternels] apportent le don de la lumière à la terre, venant dune grande distance pour illuminer notre pauvre monde. Les fleurs sont des auras dynamiques pleines de forces de viede véritables rayonnements rhapsodiques. Au contraire, les objets du ciel sont plus auto-contenus, quelque soit leur aptitude aurique. La lumière des deux est mystérieuse et surnaturelle, mais la luminosité des fleurs plantées dans la terre est jaune et incandescente, alors que les objets du ciel, comme des pierres précieuses, luisent dune brillante lumière blanche, appropriée à leur caractère cosmique et lointain. Les fleurs et les objets de Basil Alkazzi ont lair délicat, mais leur lumière légère, incessante, leur donne une vigueur et une intensité cosmique ce qui donne à lensemble du tableau une grandeur intérieure et balaye ce qui dément leurs modestes dimensions.
Mais ces tableaux nexpriment pas seulement le regard de Basil Alkazzi sur la nature, mais la nature elle- même. La nature est une fois de plus miraculeuse, sans tache, sacrée, dans ces tableaux. Cest une incarnation de la créativité divine, le rendant manifeste même lorsquil transmet son énigme. Cest le Transcendantalisme de Basil Alkazzi qui est si remarquable, encore plus dans cet âge profane. Ce qui est impressionnant dans ses images est lidéalisme dEmerson, ou, comme le dit élégamment le théologien phénomène Robert Corrington, leur « naturalisme extatique ». « Bien que lon ne puisse pas revenir à une compréhension romancée ou élogieuse de la nature, » écrit Corrington, « il est possible de réaligner le processus humain sur ces forces naturelles et spirituelles qui donnent forme à la signification et à la communication. Le naturalisme extatique est une perspective qui honore les forces auto-transcendantes à lintérieur de la nature qui renouvellent continuellement lordre du monde. » [1]
Les fleurs ravissantes pleines de force de vie de Basil Alkazzi sont comme des bois en feu qui signalent la présence du divin, et ses objets du ciel envahissent et se superposent à lespace humain, le rendant plus magiqueinsondable-jusquau moment où on ne peut plus faire la différence entre lespace humain et cosmique, et finalement on perd toute notion quil y a un espace humainlittéralement, on quitte nos sens. Si « Ascension VIII » [Ascension VIII] présente une lumière céleste envahissant avec force le ciel bleu atmosphérique de la terre, alors « Ascension VI » [AscensionVI] et « Ascension VII » [AscensionVII] traduisent létat mystique ultime : la fusion avec la lumière divine a éliminé toutes traces de présence terrestre. La lumière dans la première est fine et élusive, la lumière dans la dernière est dense et compacte mais dans les deux cas elle se répand sur la surface. Les deux uvres transmettent le moment de lillumination gnostique, quand les forces de lobscurité-elles sont subliminales même dans le bleu apparemment pur du ciel-sont surmontées et que le monde matériel est complètement détruit. [Ce bleu ciel est associé avec la terre pour Basil Alkazzi, cela est évident depuis « Eternel Whisperings I, V and VI » [Murmures Eternels I , V , et VI] où des feuillages verts brillants apparaissent. Dans « Eternel Whisperings in Spring III, IV, and V » [Murmures Eternels au Printemps III ,IV , et V] le ciel devient jaune, complètement lumineux, suggérant une dématérialisation et un processus de transformation spirituelle. Cela semble être confirmé par le fait que le feuillage lentement mais sûrement perd sa couleur verte pour devenir aussi radieux que le ciel. En général, pour Basil Alkazzi, le processus de spiritualisation implique la libération-en fait la récupération-de la lumière qui est la source dénergie pour le processus de photosynthèse par lequel les plantes vertes produisent des hydrates de carbone à partir du dioxyde de carbone et de leau. Cest le processus de base de la créativité organique, et les hydrates de carbone contiennent seulement du carbone, de lhydrogène, et de loxygène, les éléments de base de la vie.]
Mais cela nest pas la fin de lhistoire spirituelle : absolument partout , la lumière se multiplie- avec une furie parthénogénétique [ labsolu peut créer seul, indiquant ce que Corrington appelle sa puissance auto- transcendante]-en corps célestes. Ils sont une forme de vie spirituelle- à distinguer de naturelle- : ils sont la vie pure « surnaturelle ». Quelquefois ils projettent des rayons qui transpercent lespace comme une explosion, dautres fois ils engendrent une atmosphère pleine dauras qui les entourent comme une membrane protectrice. Aboutir dans tous les cas à un état de différentiation mystique, dans lequel le soi terrestre et la lumière divine fusent- ou plutôt dans lequel le premier se dissout ou fond dans le second- conduit à une nouvelle différentiation cosmique, cest-à-dire, un nouveau commencement mystique de la vie. Les cercles célestes de Basil Alkazzi sont comme des spores qui attendent le bon moment artistique pour libérer leur pouvoir de vie.
Les fleurs pleines de force de vie littéralement merveilleuses et prodigieuses des « Rites of Spring » [Rites du Printemps]-elles expriment la fascination que la nature a pour lartiste- combinent les traditions de limagerie de la mature mystique européennes et américaines. Elles ont une ressemblance de famille avec les tableaux de fleurs de Mondrian, qui sont maintenant considérés comme une partie cruciale de son uvre, et quil a continué à peindre tout au long de sa carrière, semblant montrer ainsi que la nature a autant dapport spirituel que la géométrie célébrée par ses abstractions. On connaît la géométrie éternelle depuis Platon, mais la nature éternelle était connue bien avant lui, comme lindiquent les écrits préSocratiques.
« The Rites of Spring » [Les Rites du Printemps] correspondent également à la tradition américaine du paysage , à la fois par la complexité de leur lumière- comme les Luministes, Basil Alkazzi est capable de communiquer les nuances de la lumière en perpétuel changement sans y mettre fin- et leur rendu de la croissance organique .Sa nature détient et transmet le mystère et lexcitation de la vie organique en termes abstraits. Ils transmettent un sens typiquement américain de la nature en tant quélément vivant, une force et un processus irrépressible, lultime source de la créativité, transcendant ses propres créations organiques. « The Rites of Spring » [Les Rites du Printemps ] est bien sur le titre de la composition de Stravinsky, mais la version imagée de Basil Alkazzi donne un sens américain dune nature indomptable et indomptée, pas seulement dune nature brute- dune nature complètement hors de portée de la civilisation de lexploitation, pas seulement la précédant. Le primitivisme dans son aspect le plus pur et authentique implique une idéalisation de la nature aux dépends de lhumanité- ce qui est toujours corrupteur plutôt que flatteur- et cest ce primitivisme spirituel que lon trouve dans limagerie de la nature mystique de Basil Alkazzi ainsi que chez les peintres primitifs américains du transcendantalisme. Dans leurs uvres ainsi que dans celle de Basil Alkazzi il y a un sens de paradis trouvé plutôt que perdu, en fait de paradis avant déchéance dexpérience émotionnelle.
Basil Alkazzi a trouvé larchétype vital de la nature cosmique à lintérieur de celle de la nature terrestre. Il montre que ce qui semble être une forme creuse a un contenu darchétype. Sa couleur riche et sa ligne dynamique vont loin pour nous convaincre que ses fleurs pleines de vie et ses objets célestes ont un apport darchétype- tendant à remettre leur origine dans lentité spirituelle, indiquant que la vie naturelle et simultanément une vie spirituelle, et, en tant que telle, un signe de lobjectif spirituel et du caractère sacré du cosmos. Ses fleurs montrent que les objets célestes sont sur le point de les transpercer, ce qui suggère que la séparation entre lespace naturel et lespace cosmique- implicitement matière et esprit- est loin dêtre absolue. Ce nest quà cet égard quil est en désaccord avec Emerson, qui a déclaré que « la santé de lil semble exiger un horizon » [3]. Basil Alkazzi nous montre que lil est vraiment en bonne santé quand il peut regarder au-delà de lhorizon, sans un cadre pour sa conscience.
Notes:
1. Robert S. Corrington, « Nature and Spirit » [Nature et Esprit] (New York Fordham University Press 1992) p.x
2. Hugh Honour « Romanticism » [Romanticisme] (New York : Harper &Row 1979) p.57
3. Ralph Waldo Emerson, « Nature, Addresses and Lectures » [Nature, Adresses, et Conférences] (Cambridge, MA : Harvard University Press 1979) p.13
Traduit et tapé par : Diane Bourély-Médecin.
Full text copyright 1998 by Donald Kuspit and K.IZUMI Art Publications Ltd.
Full text copyright 1998 by Basil Alkazzi and K.IZUMI Art Publications Ltd.
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