BASIL ALKAZZI- NEW SEASONS...
BY MAX WYKES-JOYCE
UNE NOUVELLE SAISON .
Pour quelquun qui croit aux signes et aux prodiges, une croyance que je partage avec lartiste, le début de cet essai naurait pas pu être plus propice. Jhabite dans la campagne Anglaise, à peu près à cent milles de Londres, où se trouve le Studio de Basil Alkazzi. Javais passé une bonne partie de la journée dans ce Studio, discutant de luvre qui est envisagée ici, avec le peintre. Un symbole qui est récurrent dans une grande partie de son uvre est le double triangle le Sceau de Salomon : un triangle avec sa base vers le bas et la pointe se dirigeant vers le ciel, représentant une métaphore pour lêtre physique relié à la terre, mais aspirant à la perfection, lautre exactement à linverse, une métaphore pour lEsprit, sa base dans le ciel, la pointe vers le bas, nourrissant lêtre physique. Avant les tableaux dans ce Studio, javais dit à Basil Alkazzi que je navais jamais physiquement vu une telle conjonction.
Dans le train de retour à la campagne, jai examiné le ciel comme je le fais toujours, ayant acquis cette habitude quand jétais, il y a longtemps, un navigateur aérien. En approchant dOxford, la campagne étalée tout autour, jai vu un phénomène que je navais jamais vu auparavant. Sur lhorizon, dans le crépuscule croissant et un échafaudage de nuages orageux, un grand triangle de lumière blanche, sa base apparemment sur le sol, pointant vers le ciel ; et juste superposé aux points opposés, un triangle à lenvers de la même lumière blanche, souvrant vers le ciel comme sil était attiré là haut par un maître géomètre. Pendant toutes mes années dobservation du ciel, je navais jamais vu une telle formation. Je nétais pas non plus seul dans ma surprise. Un autre passager, une jeune femme, attira lattention de se mère sur le phénomène. Quand je suis rentré à la maison, jai écrit à Basil pour lui parler de lévénement. Il était ravi, mais en aucun cas surpris.
Les triangles symboliques apparaissent fréquemment dans les tableaux envisagés ici ; mais avant de les regarder plus en détail, il faut dire quils occupent une place particulière dans luvre de Basil Alkazzi. En 1989, fatigué dune longue séquence dexpositions, par ailleurs, très réussies aux EtatsUnis, il a acheté un nouveau Studio à Londres, haut placé, avec une bonne lumière du Nord, rien à voir de là haut, à part le sommet des arbres, les nuages de passage et les oiseaux en plein vol. Là, laissé en paix par les délais de ses expositions, lapprobation ou la désapprobation du public, ou lavis damis bien pensants, il a produit les quatre-vingts images qui sont le sujet de cette monographie. Les tableaux, qui, sans erreurs possibles, sont la création dun esprit et dun il très individuels et dune main habile, peuvent être considérés au mieux, à mon avis, comme des rêves ou des visions, des expressions de la Perfection Spirituelle. Ces expressions sont interprétées par lartiste, de plus en plus, par une conjonction de richesse de formes et de symboles.
Au centre de nombreuses images se trouve ce que je peux décrire au mieux comme un élément architectural une esquisse dun passage de porte ou dimmeuble au-delà duquel on distingue des planètes en mouvement, des émanations spirituelles, des âmes et des amoureux en plein bonheur, lélément « architectural » suggérant moins le bâtiment classique et solide que laplat dun décor de théâtre. Tel que je le comprends, larchitectonique nest rien de plus quun voile pour suggérer le passage du temps, de lavant à larrière plan de la peinture individuelle.
Dans ce mouvement davant en arrière, Basil Alkazzi offre un parallèle artistique à la célèbre cours dans la série Delft et le genre dintérieurs de Pieter de Hooch (1629-c.1683) où lartiste conduit le regard de lobservateur vers lintérieur, à travers un passage de porte ou un couloir, en mettant laccent sur une carte pendue au mur ou un portrait précoce ; dans la cours ou le jardin, le long dun couloir ou par une porte vers un détail de larchitecture précédente, dans chaque cas, suggérant un passage du temps dans une image unique un truc dont on peut dire quil a été inventé par Rembrandt et continué par Vermeer. Dans le cas de Basil Alkazzi, cette projection est, quelquefois, du présent (avant) vers lavenir (derrière), dans dautres exemples, linverse peut être vrai, selon le contexte des autres composantes.
Parmi ces composantes, trois dentre elles reviennent fréquemment une arche en mouvement de lunes ou de planètes ; des esprits ou des âmes savançant vers, ou nageant déjà, dans le bonheur ; et une arche symbolique en conjonction avec un bloc ancré dans la terre. Bien entendu, les planètes, dans leur passage à travers lespace de limage, étaient là, à lorigine, pour suggérer un mouvement du temps. Mais, elles ont changé maintenant dans le symbolisme de lart du peintre. Il ny en a plus sept, mais quelquefois simplement une ou deux, présidant, pour ainsi dire, lensemble de limage.
Le sentiment émanant de certains de ces tableaux est celui prononcé par le Philosophe du dix septième siècle, Thomas Vaughan : « Regarde alors vers le Ciel, et là où tu vois les Feux Célestes se déplacer autours de leur Cercles Glorieux, pense également quils se trouvent aussi ici, au-dessous des Natures Froides quils observent, et autour desquelles ils se déplacent incessamment pour les réchauffer ».
Il est extrêmement difficile de décrire par des mots facilement compréhensibles une expérience métaphysique ou spirituelle. Tel est le cas pourtant, daprès ce que je crois, de chacune des images de Basil Alkazzi, elles illuminent les visions spirituelles. Certains êtres, parmi lesquels jinclurais lartiste, sont plus clairement conscients des présences spirituelles. Henry Vaughan, poète métaphysique, trouvait quil nétait nullement étrange de commencer un poème sur « Le Monde » par laffirmation : « Jai vu lEternité lautre soir comme un grand anneau de lumière pure et ans fin, aussi calme quelle était brillante ».
Je considère que le peintre a moins de difficultés que le poète pour donner forme à des entités spirituelles. En effet, comme le mathématicien, il peut créer un monde de symboles, sans les sourdes significations du langage que lon trouve dans le dictionnaire. Dune façon générale, Basil Alkazzi crée des esprits plein daspirations et des âmes qui prennent quatre formes, quelquefois, il y en une seule dans une seule image, quelquefois il y a une conjonction de deux ou trois de ces formes. .Il y a ce que jappelle le Fil de la Vie, une entité se déplaçant vers le haut en ondulatoire ; des êtres à queue comme des comètes, volant comme des feux dartifices géants à travers lespace de limage ; les êtres qui ont atteint lapogée du bonheur, qui flottent seuls ou en groupes, près du haut de lespace, comme des champs de graines mûres sur la tige ; ceux qui attendent de monter, regroupés près du bas de limage, comme des embryons.
La troisième image récurrente dans luvre récente est une image que lon peut bien décrire comme un bloc attaché à la terre ou des blocs conjonctifs avec une arche montante. Dans un grand tableau (Métamorphose I-1992), le bloc attaché à la terre est soumis à un triangle plein daspiration au-dessous de larche, alors quun deuxième bloc flotte tout en haut de limage. La couleur prédominante de la plupart des uvres de 1989 jusquà la fin 1991 est le bleu, dans lesthétique de Basil Alkazzi, la couleur de lUnivers ; bien que le bleu possède également un autre mérite, comme la observé Henri Matisse dans son traité sur sa Chapelle du Rosaire : « Des couleurs simples peuvent agir sur nos sentiments intérieurs avec dautant plus de force quelle sont simples. Le bleu, par exemple, accompagné du miroitement de ses complémentaires, travaille sur nos sentiments comme le coup brutal et soudain dun gong ». Cette observation est particulièrement vraie au sujet des gouaches, la série du Whispering Silence [Silence Murmurant], plus de quatre fois plus grande que les tableaux habituels.
A ce moment là, il y a eu un changement de direction pour séloigner de la peinture non-objective, bien que toujours symbolique, vers le groupe extraordinaire de figurations sur le thème du Dernier Souper. En choisissant ce thème, Basil Alkazzi sest aligné sur une tradition qui se perpétue dans la peinture Occidentale depuis le quatorzième Siècle jusquà aujourdhui, de Fra Angelico jusquà Stanley Spencer. Avec habileté, il a évité des comparaisons fastidieuses avec les peintures du passé et avec limagerie historique par le portrait des mains des participants, Jésus de Nazareth et ses disciples, et la coupe de vin rituelle qui circulait à la table du Souper.
Vus avec du recul, ils pourraient bien être décrits comme formant un groupe très étrange, comprenant parmi eux quatre pêcheurs deux pacifiques et deux dune conviction tellement véhémente quils ont été surnommés les Fils du Tonnerre ; un charpentier, un inspecteur des impôts ; un noble ; et un militant détaché et déçu. Chacun est représenté et révélé dans Le Dernier Souper de Basil Alkazzi par rien de plus quune paire de mains en conjonction avec le gobelet de vin, lui-même passant à lhistoire médiévale et à lhistoire rituelle, comme le Saint Graal.
Les couleurs prédominantes de la séquence du Souper sont les teintes de chair dorée appartenant aux mains et lor de la coupe de vin sur un fond bleu nuit et un premier plan noir comme du jais .Cest peut-être lor du Graal qui a conduit lartiste au début de cette année 1993 à produire plusieurs tableaux métamorphiques. Presque dun or jaune monochrome, ils incorporent certains des éléments antérieurs les planètes, les formes ressemblant à des comètes en pleine ascension ; mais avant eux, les sentiments produits par leur présence sont différents. Je les soupçonne dêtre un nouveau commencement.
Cest le don de lartiste, un des plus rares, de nous rendre capables de voir vraiment ce que nous regardons. Basil Alkazzi possède ce don, encore plus dans les récents tableaux qui annoncent une nouvelle phase dans son évolution.
Max Wykes-Joyce Printemps 1993
...WITHIN THE DREAMS...
BY BASIL ALKAZZI
Une balle est lancée, et la forme ronde roule à travers le champs vert et doré. Une fois que la balle est en mouvement, elle roule. Une fois que la balle est mise en mouvement, au bout dun moment, par lesprit humain, ou le Destin, il ny a rien qui puisse larrêter, jusquà ce quelle ait accompli le voyage prévu pour elle.
Les feuilles mouillées de larbre géant chatoient dans la lumière du soleil couchant comme si elles étaient ornées de mille flammes de bougies. Une balle est lancée, en avant et en arrière, en avant et en arrière. Le soleil couchant descend encore plus bas, et il est maintenant masqué par des nuages, et puis soudain toutes les flammes de bougies semblent avoir été soufflées, mais comme le vent siffle, et lesnuages séloignent, elles sallument de nouveau.
Une fois de plus jai dû plonger à lintérieur de moi, comme je le fais de temps en temps , pour savoir ce que le moi intérieur, lAme, cherchait, désirait, nécessitait, pour savoir ce qui lui manquait et comment les besoins du moi intérieur pouvaient être satisfaits.
On ne peut pas toujours voir une flamme à lintérieur dune autre flamme, une lumière à lintérieur dune autre lumière. La lumière générale doit être plus tamisée, plus sombre avant de pouvoir apercevoir cette toute petite flamme vaciller
Il fallait une fois de plus que je prenne la responsabilité de mes pensées. Elles devaient être passées au tamis, nettoyées des débris qui avaient été projetés là, ou bien on avait son moi placé là. Javais suivi des modèles, marché le long de voies qui ne me plaisaient pas, et je voulais men aller. Dans le processus du nettoyage, on regardait les valeurs, et les valeurs de ceux avec qui on était associé. Dans le processus du tamisage, on suivait le rituel qui consistait à les effacer des voies de notre vie.
1988 a été une année douloureuse mais révélatrice. On sest rendu compte de la laide corruption de ceux qui prétendent travailler pour moi et promouvoir mon uvre, un outil quils utilisent pour se promouvoir eux- mêmes. Le caractère vindicatif vicieux de ceux dont on sest écarté était pathétique à voir. La loi du Karma étant ce quelle est, on ne peut pas changer quelquun, ils ont reçu leur juste récompense. Pour chaque son, il y a un écho. Pour chaque mauvaise action, il y a un ricochet, une rétribution.
Des modèles fixes sont tatoués sur nos paumes. Cependant, rien ne vit pour toujours sur cette planète, et rien ne meurt, il y a seulement un passage, dune forme à une autre, dune sphère à lautre. Les modèles peuvent être déformés, les tatouages peuvent être cicatrisés, ou mutilés.
Je nallais pas construire mon corps sur les cendres de mon Ame.
LAme confinée dans le corps cherche le soulagement et lharmonie pour le corps lui-même, de façon à ce que lAme puisse aller plus haut.
LHiver 1988 et le Printemps suivant à New York sont devenus des tournants à plusieurs niveaux. Reconnaissant mon propre moi, et ma créativité, jai retrouvé laccès à ces deux éléments, rejetant les nombreux éléments supplémentaires, afin de poursuivre sans les éléments extérieurs tels que les expositions, si lon pouvait sen passer, et clairement, jai eu la grande chance de pouvoir men passer ; ainsi, jai concentré mon énergie sur des aspects purement créatifs. On regarde dans des pièces que lon a déjà regardées, des pièces de corps et dâmes. On regarde des pièces qui vous séduisent, bien quon ait déjà regardé dans ces pièces auparavant, recherchant la chaleur, recherchant le confort, recherchant le succès, et la renommée. On rentre et on sort. Ce nest quen en ressortant, après y être entré, que lon réalise que cétaient des pièces froides et vides et stériles.
Brusquement, je me retrouve sans passé, javais seulement un présent et un futur. Le passé nest rien de plus que des souvenirs. On ne peut pas passer de souvenirs passés vers le futur. Le futur, cest les espoirs, les aspirations et les rêves.
Dans une durée de vie, il y a de nombreuses morts, et dans une mort, il y a une renaissance dans une sphère physique, émotionnelle, psychique, spirituelle, matérielle, et artistique.
Métant libéré, jai permis à linconscient de surnager, en cajolant le conscient le plus élevé pour quil émerge, ce qui est alors devenu fondamental et singulier puisque cela se manifestait à partir dune entité individuelle, mais Universelle parce que le thème qui est lAme est ainsi, et on pourrait alors lappeler une étreinte Spirituelle. Jai été emporté, lesprit a été emporté, la force de lEsprit a été emportée dans un royaume qui est évidemment lau-delà, avec ses nombreuses latitudes. Un espace intérieur faisant miroir à un espace extérieur ; reflétant lextérieur à lintérieur de lAme dun corps Terrestre, mais où lesprit a trouvé la liberté, sest échappé, comme dans un rêve, et où les rêves ne sont plus que des moments de vérité surprenante. Ceux-ci étaient des mûrissements raffinés et profondément vécus qui ont trouvé leur expression non pas tant dans les mots, mais plutôt dans les images, transposant les formes translucides et les images, repérées et expérimentées avec de la peinture sur de la toile ou du papier.
Une fois arrivé là, je ne pouvais plus me détourner de ces images de loeil de lesprit dune telle puissance et allégorie et profondeur, sans transvaser une partie de ce souvenir sur de la toile ou du papier. Je ne pouvais pas non plus, et ne lai pas fait, me détourner sans avoir le sentiment quil y avait eu un Eveil Spirituel, et une vision de lêtre, qui nétait en soi quune minuscule molécule dans limmensité de lespace Universel et du temps avec ses nombreuses latitudes.
Penser, croire et préconiser que la nôtre est la seule intelligence sur cette planète Terre, dans ce vaste Univers, est une arrogante vanité. Il y a dautres intelligences, il y a une puissance plus grande que la nôtre, et cest à travers elles et cette puissance, que nous apprenons ce que nous apprenons, confiné comme nous le sommes dans un corps physique. On est censé cajoler et enseigner à cette Ame dans le corps, et au corps lui-même, comment vivre avec ce moi supérieur, son propre moi supérieur, une conscience supérieure, que lon peut voir, et reconnaître, et connaître, et accepter, mais qui ne peut être touchée et enlacée que par la puissance de lEsprit, qui est dans le cerveau, et dans le cur, celui qui est dans lAme, parce que lAme elle-même est une entité éternelle, qui peut croître. Elle prend des formes différentes de temps en temps ; elle est obligée de prendre différentes formes de temps en temps. Un espace-temps autre que linéaire, et linéair de temps en temps ; et cest ce lien, de cette croissance, que se préoccupe le moi. Autrement, lAme devient difforme.
Une perfection de la Spiritualité est recherchée par limage du Sceau ; limage du Sceau étant limage de la perfection de la Spiritualité. Où le corps de lesprit avec toute la connaissance, lamour, et la foi de ce niveau, vit en totale et parfaite harmonie avec lentité Spirituelle, Universelle des moments éternels, avec toute la connaissance, la sagesse lamour et la foi de ce niveau.
Des molécules de force de vie se cherchent et se rassemblent en forme darche, ouvrant des portes pour les initiés. On ne sarrange pas pour arriver à la créativité, mais on laisse la créativité sexprimer. La compulsion « semble » très souvent se répéter, afin de parfaire limage dans lil de son esprit, sur la surface de la Terre, ou la toile, et le papier.
Un peintre sexprime avec des images, tout comme un écrivain utilise des mots, mais un écrivain ne se voit jamais demander par la suite de peindre une image pour mieux exprimer ce quil a écrit, pourquoi alors demande-t-on à un peintre dexprimer par des mots ce quil a peint ? Si des mots sont nécessaires pour exprimer un tableau, soit lartiste na pas réussi à sexprimer, soit le spectateur na pas réussi à être empathique, en ne permettant pas aux images de pénétrer dans cette région de la pensée et du sentiment où les mots ne sont plus nécessaires.
Les titres sont utilisés comme des guides, cela et rien de plus. De même, des noms sont donnés à chaque être, cela et rien de plus. Chaque être « peint » alors son image de son soi intérieur, qui ne nécessite aucun mot pour exprimer cette vision intérieure.
Un artiste avec toutes ses complexités peint pour lui même, et pas pour quelquun dautre. Un artiste se révèle , ses pensées, à travers son uvre, à et pour lui- même , et puis dautres , peut-être, découvrent et voient cette auto-découverte, cette auto-révélation sous forme de matière.
Des formes, des contours, des lignes le modèle réel des pierres, fabriqués à partir de mouvement, et donc de direction, sont utilisés pour conduire lil vers lâme du tableau. Cest alors que lâme de cette image créée murmure et parle à lesprit inconscient du créateur et du spectateur, et cest ce souvenir perdu que lon redécouvre, en soi et pour soi.
En tant quartiste, je choisi, comme beaucoup dautres avant moi, comme beaucoup dêtres, de marcher le long de mon propre chemin, un chemin avec une destination, un qui maintenant ébloui les perceptions de lil de lesprit ; les images de cet esprit ne sont pas encore catégorisées. Mais est-ce quelles ont besoin de lêtre ? Les étiquettes en tant que telles catégorisent, et ce faisant, confinent, restreignent, lient une force créatrice tellement pleine dénergie et de lumière Une attitude et une perspective injustes pour ceux qui sont en dehors du flot de la créativité.
On construit des maisons sur des tombes et des cimetières, et des cimetières de champs de bataille, et des cimetières de forces naturelles. Des villes sur des villes, où leurs formes préalables coexistent encore avec leurs formes actuelles. Une vie passée coexiste avec la vie présente, tout comme lenfance coexiste avec lâge adulte. Un moment du passé vit encore « en souvenir » dans un moment du présent.
Différents éléments du temps, différentes sphères de lune, coexistent les uns avec les autres, et peuvent être aperçus au même moment, dans la mémoire, dans la pensée, dans les rêves, dans la réalité.
Une idée, une pensée, dérivent sur un plan, et lesprit réceptif les attrapent. La bulle de départ est alors absorbée, tout comme le sable dans un sablier, mais à cette jonction il est renversé ,et la pensée dans la bulle dérive à nouveau sur sa propre sphère, pour se faire attraper par un autre esprit en pleine recherche.
Saisir le moment de la créativité, cest rechercher la bulle, et en la trouvant, on trouve alors également ce moment passé.
Un reflet a autant de substance que loriginal.
On se relie au passé comme on se relie à un souvenir. Cela et rien de plus, mais à un souvenir dont il faut tirer la leçon. Cest un moment qui est parti. Ce nest pas un moment que lon a transporté avec soi jusquau présent, mais une cicatrice que lon peut avoir dans sa chair, depuis lenfance .Cest un souvenir qui est parti.
On ne peut pas comparer sa vie, ou ses réalisations avec celles des autres. Il ny a jamais de comparaison. Personne ne peut non plus, dans une profession donnée, se comparer et entrer en compétition avec lautre. Chaque âme, et chaque corps a ses propres limitations dans des voyages sans limites.
Même un groupe de fleurs sur la même tige, une famille, une unité, ne sépanouissent pas à lunisson. Chaque fleur éclos à son tour, dans sa propre orbite, et dans chaque tige de ce groupe, il y a des fleurs qui sépanouissent et il y en a dautres qui sont mort-nées. Pour chaque fleur qui éclos, il y a son moment. Cest ainsi quest la Nature. Cest la loi du monde de lEsprit, et de la Nature, et donc cest la même chose pour les êtres Terrestres.
Mais ceci, ici, est le Monde de lEsprit. Il ny a quun grand nombre dentre nous qui vivons maintenant sous une forme physique, pour lévolution et le développement de lAme. Nous sommes revenus sur la Terre pour vivre dans le monde de lEsprit sous une forme Terrestre, pour trouver un équilibre, pour trouver une harmonie, de telle sorte que la personne Terrestre, appelée lHumanité, appelée lÊtre Humain, après des milliers dannées, apprendra enfin à vivre, en harmonie avec elle même, et donc avec les autres personnes Terrestres. Chaque Ame. Chaque personne Terrestre. Alors, jespère, le miracle aura lieu et pourra prendre place.
Plus tôt, en 1985 après ma première visite aux Etats- Unis, je suis tombé amoureux de l « Amérique ». Les Américains peuvent vivre et penser et aspirer à quelque chose collectivement, comme seuls peuvent en rêver les individus en dehors de cette démocratie défectueuse. Cest le rêve en Amérique qui fait de l « Amérique » le rêve Utopique.
Aucune nation, et aucun peuple nest parfait, et la beauté de lAmérique est quelle connaît et accepte \cette imperfection, et lutte, aujourdhui, comme par le passé, pour sélever au dessus delle. Individuellement on essaye dimiter ce rêve. Je lai fait.
Les oiseaux peuvent sélever et voler, mais lhomme, par son corps, est lié à la Terre. Une fois que lesprit est libéré, la création et la séparation du haut du triangle, alors on peut sélever au-delà des limitations de son corps. Être libre comme cette merveilleuse, brillante Ame ; bleue, dorée, blanche et dériver, flotter, expérimenter.
On vole comme un cerf-volant, on envoie un rêve. Comment veut-on quun rêve se réalise sil ny a pas de rêve ?
A la fin du Printemps 1989, jai avancé comme une bébé tortue ; avec la même crainte que la tortue nouvellement sortie de son uf, allant vers lavant, sur le sable mouillé, et partant nager , pour la première fois de sa vie, toute seule. Eclore tout seul, et rester encore seul, le cur battant, avançant. Sachant peut-être instinctivement quil y en dautres aussi qui avancent, mais avançant quand même tout seul, vers une mer, un vaste océan inconnu. Cest comme ça que jai sauté vers cette sphère inconnue.
Chaque être, chaque Ame, a sa propre évolution. On ne peut pas rendre obligatoire une évolution, ni laccélérer, ou la ralentir, pour un autre être, ce nest pas naturel pour cet être, pour cette Ame.
Il arrive un moment, chez beaucoup de personnes, où lon ressent ce sentiment curieux davoir quelque chose en soi qui désire germer, naître. Mais il faut attendre, lesprit doit rester immobile, et attendre que le nouveau rêve prenne forme.
Un changement de direction nest pas une défaite, un changement de direction est également une évolution, une ascension, et avec chaque changement, on doit saisir ce moment.
En suivant cet il intérieur, cette voie intérieure, en permettant à lAme de se déplacer dans ce nouveau voyage vers moi, et pour lequel on doit se préparer, simplement pour être prêt. Et se préparer pour le moment on lon est prêt.
Même un arbre apparemment mort, quelquefois, maintient une branche ou deux qui est encore en vie. Quelque chose dans les racines leur permet de vivre, les oriente vers le ciel et donne de lombre.
Des situations de Karma viennent et repartent, traversant notre chemin. Quelquefois , on y donne une substance plus importante quelles nen ont vraiment, et on essaye détendre cette re-visitation, réunion, à ce niveau, bien plus longtemps que prévu ou que nécessaire.
Quelquefois il faut aller à un certain endroit, pas pour ouvrir une porte, mais pour en fermer une qui était restée ouverte ou entrouverte.
Nous recherchons le succès « commercial », avec sa gloire matérielle, mais ce type de succès vous rend plus solitaire. Ce type de succès ne devrait pas être obtenu à un certain prix, parce que cela infligerait un coût énorme à soi-même et à sa créativité. On ne doit pas construire un corps sur les cendres dune Ame.
Le succès, cest faire ce que lon doit faire et ce que lon veut faire, au mieux de ses capacités, cela et rien de plus. Cest écouter les applaudissements à lintérieur
Ce nest après tout, pas un voyage que lon fait de ce monde vers lautre, ce serait bien trop grandiose, mais un voyage de lautre monde vers celui-ci. Un voyage dapprentissage, un voyage au cours duquel on donne, un voyage éducatif, pour compléter et élargir lexpérience de la force de vie de lautre coté, à son retour. Pour compléter et être en harmonie.
On regarde un oiseau prendre son essor dans le ciel, avec de profonds regrets, car cela résume lAme, libre, détachée de la Terre, une Ame avant la naissance. Cette image de loiseau en plein essor est un souvenir, de son Ame, avant la naissance sur la Terre. Cest un souvenir vers lequel on doit revenir
Basil Alkazzi Printemps 1993
Traduit par : Diane Bourély-Médecin.
Full text copyright 1993 by Max Wykes, Basil Alkazzi and IZUMI Art Publications Ltd.
Full text copyright 1993 by Basil Alkazzi and K.IZUMI Art Publications Ltd.
All rights reserved under International and Pan-American Copyright Conventions.